2008 | Naufragée | Thierry Magnier | ||
2009 | Eternel | Actes Sud |
Sylvain Estibal | Avril 1933. Le pilote Bill Lancaster s'envole de Lympne (Angleterre) en direction du Cap (Afrique du Sud) pour tenter de battre le record établi sur cette traversée. Peu après, au fortin de Reggane (Sud algérien), on apprend qu'un aviateur s'est écrasé dans les environs. Commence alors une course contre la montre pour tenter de retrouver l'infortuné pilote perdu dans le désert. Sylvain Estibal a construit son roman avec une efficacité redoutable. Le journal de Bill Lancaster, celui de son amie Chubbie Miller, les lettres du méhariste Chauvet se mêlent aux coupures de presse ou aux rapports officiels pour maintenir une tension constante et une émouvante sincérité. Et soudain, au détour d'un texte, ou d'une image, on est pris de vertige en comprenant que l'auteur nous a conduits par-delà les frontières du document et de la fiction, dans un lieu inconnu où se superposent la vérité et la légende de la conquête du ciel. |
|||
Le dernier vol de Lancaster | ||||
Actes Sud | ||||
Les autres candidats | ||||
André Bucher | Samuel, le vieux, vient de mourir. C'est le moment que son petit-fils, Jérémie, dix-huit ans, a choisi pour quitter sa mère et venir vivre dans ces Alpes-de-Haute-Provence âpres et grandioses où il a passé les toutes premières et plus belles années de sa vie. Au lieu de son grand-père, il retrouve un père dans la ferme familiale, arrivé pour les funérailles, dont il avait été séparé depuis longtemps. André Bucher, avec sa langue rocailleuse et sonore, dit les retrouvailles difficiles, mêlées de ressentiment et d'amour, de deux hommes que réunit la dépouille de Samuel, dont ils doivent honorer la mémoire et terminer le travail. Père et fils vont s'apprivoiser mutuellement autour du noble ouvrage du patriarche, la coupe du bois. L'auteur parvient à faire resurgir, dans ce lieu magique et imprégné de présences païennes, un passé essentiel pour des personnages en quête d'identité : à la fin du récit, Daniel et Jérémie auront reconstruit, autour de la figure centrale du grand-père, leur propre rapport au monde. Ils auront découvert aussi, ensemble, que leurs véritables racines plongent dans leurs enfances et dans l'amour profond qu'ils vouent à la nature sauvage. Voici un livre bouleversant de sincérité qui traite sans fausse pudeur ni sentimentalisme des relations filiales. Un hymne aux grands espaces, pour des personnages en proie à l'aventure intérieure et qui affrontent leurs démons en un huis-clos fascinant |
|||
Le pays qui vient de loin | ||||
Sabine Wespieser | ||||
Fatou Diome | Salie vit en France, son frère, Madické, rêve de l'y rejoindre et compte sur elle. Mais comment lui expliquer la face cachée de l'immigration, lui qui voit la France comme une Terre promise où réussissent les footballeurs sénégalais, où vont se réfugier ceux qui, comme Sankèle, fuient leur destin tragique? Comment empêcher Madické et ses camarades de bâtir des châteaux en Espagne, quand l'homme de Barbès, de retour au pays, gagne en notabilité, escamote sa véritable vie d'émigré et les abreuve de récits où la France passe pour une Arcadie imaginaire? Les relations entre Madické et Salie nous dévoilent l'inconfortable situation des "venus de France", écrasés par les attentes démesurées des leurs restés au pays et confrontés à la difficulté d'être l'Autre partout. Distillant leurre et espoir, Le Ventre de l'Atlantique charrie entre l'Europe et l'Afrique des destins contrastés saisis dans le tourbillon des sentiments. La condition humaine s'y laisse scander par l'irrésistible appel de l'Ailleurs. Car, même si la souffrance de ceux qui restent est indicible, il s'agit de partir, voguer, libre comme une algue de l'Atlantique. Un premier roman sans concession, servi par une écriture pleine de souffle et d'humour. |
|||
Le ventre de l'atlantique | ||||
Anne Carrière | ||||
Cyril Montana | Où partir en vacances avec sa copine quand on est jeune et fauché ? La Croatie ? Elle trouve ça trop dangereux. Le Portugal ? La mer est trop froide. Après élimination, il ne reste que la Corse, parfaite pour des vacances tranquilles au soleil. Le héros et Mathilde, étudiante, fille de cadres sup' qui aime presque autant les joints que les malabars, la sillonnent en scooter. Les vacances sont tout sauf reposantes, pleines d'imprévus et de petites galères... mais on s'en souviendra ! |
|||
Malabar Trip | ||||
Le Dilettante | ||||
Flore Quaquin | Un hall d'immeuble dans une cité de banlieue, deux adolescents morts, la police qui investit les lieux... Un fait divers qui ne fera qu'un entrefilet dans les journaux. Nassim et Kouamé se connaissaient et, même s'ils ne faisaient pas partie de la même bande, ils étaient du même côté. L'un fournissait, l'autre dealait. C'est pour une histoire de livraison perdue que tout a dégénéré. En démontant les rouages de cette histoire qui finit mal, Flore Quaquin met en lumière quelques destins particuliers, tout en traçant l'esquisse de la banlieue, avec ses codes et ses règles. Ses rivalités aussi. Texte court, étrangement sonore, Racailles, par sa langue décalée, surprend et laisse un goût de vérité peu commun |
|||
Racailles | ||||
Arléa | ||||
Thomas Reverdy | Voilà des semaines, des années peut-être, que l'hiver s'est installé et, avec lui, une pluie diluvienne qui rend les formes indistinctes, semble vouloir submerger la ville et faire partir le monde entier à la dérive. A la recherche d'une éclaircie, d'un moment de paix, le narrateur dessine peu à peu les contours d'une femme, Eléonore, dont l'amour pourrait le sauver de cet univers gris, de ses lendemains de fête, de ses errances sans rêves, sans mémoire. A l'abri dans l'appartement déserté qui lui fut autrefois familier, Thomas lui aussi cherche à rassembler les souvenirs d'une autre femme, sa mère, dont la mort a transformé les lieux en un labyrinthe où son corps et sa mémoire achoppent. Par la fenêtre il voit se dérouler le rideau d'une pluie qui le coupe à jamais de son enfance en forme de ruines. Des photos, un carnet de voyage, l'odeur de forêts de pins sont autant d'îlots de souvenirs émergeant avec peine du déluge. Seule mesure du temps de ces deux récits entremêlés, la "montée des eaux" gagne inexorablement un monde sur le point de sombrer. L'amour y fait figure d'un âge d'or. L'écriture. sa seule arche. |
|||
La montée des eaux | ||||
Le Seuil | ||||
Aline Cespédès-Vignes | Hors concours |
|||
Ciel bleu, vase clos | ||||
L'Harmattan |